Pollution de l’air (2/3): Quand respirer à pleins poumons?
4 avril 2021
Sarah De Munck

Différents facteurs vont influencer la qualité de l’air. Tout d’abord, la météo. La haute vitesse du vent va diminuer les concentrations de particules fines car, à mesure que la vitesse du vent augmente, la capacité de diffusion augmente également. Par contre, l’humidité (brouillard,…) augmente les concentrations de particules fines. Les pluies intenses, elles, lessivent l’atmosphère en rabattant les polluants au sol, ce qui assainit l’atmosphère. L’été, le soleil contribue à l’apparition de pics d’ozone.

Un autre phénomène ayant une influence importante sur la qualité de l’air est l’inversion thermique. En règle générale, la température en haute altitude est plus froide. En cas d’inversion de la température, c’est-à-dire lorsque la température à quelques centaines de mètres d’altitude est supérieure à celle mesurée au niveau du sol, les polluants, qui se dispersent vers le haut en situation normale, se trouvent bloqués sous ce couvercle thermique. Si au même moment il y a peu de vent, la dispersion horizontale est également limitée. Les polluants s’accumulent alors dans un volume d’air restreint, ce qui entraîne une augmentation rapide des concentrations.

Une moindre dispersion de l’air et une augmentation de la concentration des polluants peut également être attribuée à une topographie urbaine particulière : ce sont les rues canyons. Ce terme correspond aux rues bordées de bâtiments des deux côtés. Dans ces rues, piétons, cyclistes, résidents et conducteurs sont exposés à des concentrations de polluants plus élevées.

L’activité agricole peut entrainer un pic de pollution, après l’épandage d’engrais à base d’excréments d’animaux (appelé lisier). Les transports routiers ont évidemment également une très grande responsabilité dans la qualité de l’air.

Quelles sont les conséquences de cette pollution?

Ces polluants perturbent les écosystèmes, favorisent la fonte des glaces en se déposant sur les glaciers, et les effets sur la santé sont très nombreux : toux, sinusites, bronchites chroniques, asthme et cancer du poumon…  Selon un rapport publié par l’European Environment Agency, les 3 polluants ayant le plus grand impact sur la santé humaine (PM, NO2 et O3) sont responsables en 2018 de 492 600 décès prématurés en Europe. (1) Nous développerons les effets sur la santé dans un prochain article.

Qu’est-ce qu’on peut faire?

Chacun est responsable de ses actes, et des petits changements dans nos habitudes peuvent déjà avoir un impact positif, car poser un acte, c’est voter ! Si de plus en plus de citoyens choisissent de faire leurs achats en circuits court, cela motiverait les politiques dans l’octroi de fonds pour ces initiatives locales par exemple.

-	Acheter local et choisir des fruits et des légumes de saison permet de diminuer le transport routier et les déchets de conditionnement. Le délai entre production et commercialisation sera également raccourci, ce qui économise de l’énergie des procédés de conservation (stockage au froid par exemple). 
-	N’achetez que ce dont vous avez besoin pour limiter le gachis. Evitez les emballages en plastique, privilégiez les contenants en verre : le verre n’est pas un perturbateur endocrinien, et il est recyclable à l’infini ! 
-	Ensuite, triez vos déchets. Les papiers et cartons sont transformés en pâte à papier pour faire des journaux ou du papier hygiénique, le métal sera lui transformé en boites, vis, pièces de moteurs, cannettes… Les emballages plastiques eux aussi sont refondus pour faires des tubes, tuyaux, ou d’autres objets de la vie courante, comme des jouets pour enfants. Évitez cependant d’acheter des jouets pour enfants en plastique recyclé : issu de différentes sources de plastiques, c’est presque impossible de savoir exactement quelle molécule chimique s’y trouve, et si elle a un potentiel perturbateur endocrinien… Mais ça, c’est une autre histoire !  
-	Privilégiez les transports en commun et le vélo, les véhicules individuels sont de forts émetteurs de polluants toxiques pour la santé. En Belgique, il y a 1,95 habitant par voiture particulière au premier aout 2020 (2). Encouragez les politiciens à promouvoir les transports en commun ou le co-voiturage ! 
-	Entretenez vos installations pour éviter de polluer l’air intérieur comme extérieur. 
-	Chauffez la maison de manière raisonnable. La température intérieure est de maximum 20°C dans les pièces de vie, et 18°C dans les chambres. Lorsque vous faites des travaux d’isolation, informez-vous pour savoir si vous ne bénéficiez pas d’une prime d’encouragement.
-	Et finalement, si vous en avez le temps, l’envie et la motivation, impliquez-vous ! De nombreuses initiatives citoyennes voient le jour et elles ont toutes le pouvoir de changer les choses. 


Sources :

  1. European Environment Agency, Air quality un Europe – 2020 Report, EEA Report N° 09/2020
  2. Site Statbel, Parc de véhicules 2016-2020, consulté le 16 mars 2021 sur https://statbel.fgov.be/fr/themes/mobilite/circulation/parc-de-vehicules#figures