Aujourd’hui, plus de la moitié (56%) de la population mondiale vit en ville. Chiffre qui devrait atteindre les 68 % d’ici 2050. (1) La Belgique est l’un des pays les plus urbanisés d’Europe. 98% de ses 11 millions d’habitants vivent dans une zone urbaine. (2-3) Or, on sait maintenant que l’urbanisation a un impact important sur la santé et le profil des maladies. (4-5) Cet article va tenter d’expliquer le comment et pourquoi.
Quels impacts de la vie en ville sur les facteurs de risque environnementaux ?
La vie en ville entraîne une exposition accrue à des facteurs de risque environnementaux comme la pollution de l’air, les nuisances sonores, la chaleur, le manque d’espaces verts, les ondes électromagnétiques,…
Certaines installations industrielles et aéroportuaires côtoient étroitement la population et peuvent également être sources de nuisances.
▶ Pollution de l’air:
98,4% de la population bruxelloise (1,2 million d’habitants) vivent ou travaillent dans des zones exposées à une pollution supérieure à la valeur seuil de l’Organisation mondiale de la santé. (6)
▶ Nuisances sonores:
Les Belges sont la troisième population la plus exposée au bruit du trafic en Europe (46 % contre une moyenne de 42,9 %) et le bruit dans les rues des villes belges est inquiétant: voitures, motos, klaxons, sirènes et transports en commun produisent une moyenne de 84,7 décibels, mais des pics assourdissants ont été enregistrés à Bruxelles (121,8 dB), Anvers (117,6 dB) et Liège (109,6 dB). (7)
▶ Chaleur:
Alors que la température mondiale a augmenté d’environ 1,2°C par rapport à l’époque préindustrielle, la hausse de température observée à Uccle (Bruxelles) s’élève actuellement à 2,5°C, cette valeur plus élevée étant liée à des taux de réchauffement des terres plus élevés dû aux effets de l’urbanisation. En raison du phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU), les citadins sont exposés à des températures extrêmes plus élevées. (8)
Quels impacts sur la santé ?
De nombreuses pathologies sont causées notamment par les effets de la vie urbaine : obésité, maladies pulmonaires, cardio-vasculaires, accidents vasculaire cérébraux… Par ailleurs, plusieurs études montrent une corrélation entre la vie urbaine et l’anxiété, le stress voire, la dépression. De nombreux facteurs confondants entrent évidemment en jeu : sédentarité, profils socio-économiques différents en milieu urbain et rural, accessibilité à la malbouffe,… De nombreuses études montrent néanmoins la part directement attribuable à la qualité de l’air : Il y a une association significative entre la pollution liée au trafic routier et l’anxiété et les troubles dépressifs. (9-10)
Enfin, selon l’OMS, c’est probablement dans les zones urbaines que les inégalités en matière de santé sont les plus marquées, celles-ci se ressentant parfois d’une rue à l’autre. (5)
Références:
(1) United Nations. (2018). https://www.un.org/fr/un75/shifting-demographics
(3) https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SP.URB.TOTL.IN.ZS?locations=BE
(5) https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/urban-health
(6) CurieuzenAir, 2021, enquête citoyenne menée sur la qualité de l’air dans la capitale, à l’initiative de l’Université d’Anvers, le Brusselse Raad voor Leefmilieu et de l’ULB, en étroite collaboration avec Bruxelles Environnement
(7) https://www.amplifon.com/fr-be/blog/nuisances-sonores-dans-les-rues
(8) https://climat.be/doc/summarypolicymakers-fr.pdf
(9) Yang, T., Wang, J., Huang, J., Kelly, F. J., & Li, G. (2023). Long-term Exposure to Multiple Ambient Air Pollutants and Association With Incident Depression and Anxiety. JAMA psychiatry, 80(4), 305–313. https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2022.4812
(10) Sciensano. Impact de la nature sur la distribution de la santé mentale. https://www.sciensano.be/fr/projets/impact-de-la-nature-sur-la-distribution-de-la-sante-mentale
