Pratique : Se protéger contre les substances toxiques à la maison !
8 octobre 2020
Sarah De Munck

De petits changements dans nos habitudes peuvent heureusement déjà nous aider à vraiment diminuer notre exposition aux perturbateurs endocriniens et autres sources de pollutions intérieures !

Dans la cuisine

  • Préférez les produits issus de l’agriculture biologique, lavez et épluchez vos fruits et légumes.
  • Il est important de limiter la consommation d’aliments en contact avec des emballages plastiques. On préférera de manière générale le verre ou la céramique, la fonte, le grès pour la conservation des aliments. Les contenants en plastique Polyéthylène téréphtalate PET 1, Polychlorure de vinyle PVC 3, Polystyrène PS 6, Other/ Polycarbonate O/PC 7 sont à bannir de votre cuisine !
  • Évitez la consommation de plats préparés contenant des parabènes et autres additifs, privilégiez le frais.
  • Évitez de manger trop souvent des gros poissons prédateurs tels que le requin, l’espadon, la lamproie, le marlin… Au sommet de la chaîne alimentaire, ils accumulent les métaux lourds dont le mercure qui est neurotoxique, et autres molécules chimiques. Il est cependant conseillé d’également limiter la consommation des autres prédateurs à une fois par mois (lotte, loup, brochet, thon, anguille, raie, bar, dorade…).
  • Surveillez la cuisson des aliments à base de céréales ou de pommes de terre : la cuisson de ces aliments à une chaleur trop élevée entraîne la synthèse d’acrylamide, qui est neurotoxique et aussi probablement cancérigène. Faites cuire ou griller votre pain, pâte à pizza, pâtisseries et biscuits jusqu’à atteindre la plus faible coloration acceptable. Pour les frites, préférez une température de friteuse inférieure à 175°C.
  • Évitez les  poêles avec revêtement non-adhésif : préférez l’acier inoxydable
  • Ne mettez pas le plastique en contact avec de l’alimentation réchauffée, évitez ainsi de mettre une barquette en plastique au micro-ondes, les biberons en plastique, boire du café́ dans un gobelet,… Préférez le papier et le carton pour les emballages, c’est meilleur pour la santé et la planète vous en sera reconnaissante !
  • Consommez du sel iodé : le sel de mer est naturellement riche en iode, mais tous les sels vendus en magasin n’en sont pas d’office substitués, contrairement à ce que l’on pourrait croire ! En effet, l’iode est un composé très volatile et le sel perd rapidement l’iode qu’il contient.

Dans la salle de bain

  • Limitez le nombre de cosmétiques inutiles, comme les teintures capillaires, les vernis à ongles, en particulier s’ils contiennent des phtalates, parabènes ou du triclosan. Même les « colorants naturels » comme le henné ne sont pas toujours inoffensifs. On peut également changer régulièrement de marque pour ne pas être trop longtemps en contact avec les mêmes substances chimiques.
  • Si possible, privilégiez les produits bio avec écolabels (Cosmebio, Ecocert, Nature et Progrès, Natrue, BDIH).
  • Préférez les produits sans parfum ni conservateurs. Les huiles essentielles sont très concentrées et peuvent être allergisantes, surtout chez les tout-petits. Vérifiez la durée de consommation après ouverture du pot et débarrassez-vous des produits ouverts ayant dépassé cette durée.
  • N’oubliez pas de laver les vêtements neufs avant de les porter (retardateurs de flammes polybromés, composés perfluorés).
  • Préférez des vêtements à manches longues à la crème solaire.

Dans les pièces de vie

  • Aérez les pièces de vie (chambres, living) 1 à 2 fois par jour pendant 10 minutes, ainsi que les bureaux où le matériel électronique en chauffe dégage une concentration importante de PBDE.
  • Évitez tant que possible les travaux de peinture, tapissage, recouvrement… surtout pendant la grossesse ou en présence de jeunes enfants. Et n’oubliez pas de bien aérer les pièces après !
  • Évitez aussi l’utilisation d’insecticides et de pesticides.
  • Pour limiter les poussières domestiques, nettoyez l’intérieur de la maison avec des chiffons humides ou aspirer les poussières avec un filtre HEPA (haute efficacité pour les particules aériennes. Les poussières contiennent souvent des résides de Bisphénol A, de Phtalates, de retardateurs de flammes…)
  • Évitez les désodorisants d’intérieur et produits nettoyants parfumés, ainsi que les bougies parfumées et les parfums d’intérieur.
  • Privilégiez les produits ménagers naturels, tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude, le savon noir, et les produits avec écolabels (Ecolabel Européen, NF Environnement, Ecocert). Aérez bien les pièces après avoir utilisé des produits contenant de nombreux ingrédients.
  • Si vous compter investir dans de nouveaux meubles, préférez le seconde main : en plus d’avoir un impact positif sur votre santé (en effet, de nombreuses substances chimiques tels que les retardateurs de flamme se sont sans doute déjà volatilisés), vous aurez également un impact positif sur l’environnement !
  • En parlant de seconde main, faites attention aux objets pour les bébés et jeunes enfants : ils ont peut-être été fabriqués avant 2005. Depuis, les phtalates ont été interdits d’utilisation dans les jouets et articles de puériculture.

Dans la chambre d’enfant

  • Lavez les jouets lavables et sortez les autres de leur emballage plusieurs jours avant de les donner à l’enfant.
  • Privilégiez les jouets en bois brut non verni, produit dans l’Union Européenne, avec écolabels. Vérifiez la solidité des jouets pour qu’aucun élément ne puisse être avalé.
  • Choisissez les objets sans PVC ni phtalates.

Voilà quelques conseils faciles à appliquer pour limiter son expositions aux substances toxiques. Internet fourmille de bonnes idées pour préparer soi-même ses produits d’entretien, cosmétiques etc… A vous de jouer !

  • Si vous voulez en savoir plus sur les substances chimiques elles-mêmes, je vous conseille la lecture de la magnifique brochure éditée par la province de Liège « Les perturbateurs endocriniens : ces produits chimiques capables de bouleverser notre équilibre hormonal ». Elle nous explique dans quels produits vous retrouvez tel perturbateur, comment on les reconnaît sur les étiquettes et comment les éviter.
  • Vous ne savez plus à quel label vous fier ? Jetez un coup d’œil au site https://www.labelinfo.be/fr : il répertorie par section de nombreux labels avec leur description et les compare entre eux afin que le consommateur puisse facilement évaluer leurs significations et garanties.

Sources :

– B. Demeneix, Cocktail toxique : Comment les perturbateurs endocriniens empoisonnent notre cerveau. Odile Jacob, 2017.

– J.-P. Bourguignon, Perturbateurs endocriniens, comment les cerner pour s’en protéger ? Mardaga, 2019.

– Province de Liège, Les perturbateurs endocriniens : ces produits chimiques capables de bouleverser notre équilibre hormonal, 2016. https://www.provincedeliege.be/sites/default/files/media/623/Brochure%20Perturbateurs%20Endocriniens.pdf

– https://wecf-france.org/ressources/guides-et-fiches/